Saskia Olde Wolbers (née aux Pays-Bas) vit et travaille à Londres. Depuis le milieu des années 1990, elle travaille avec la vidéo et a exposé dans de nombreux musées, galeries et espaces publics, tant au Royaume-Uni qu’au-delà.

Les courtes vidéos narratives d’Olde Wolbers mêlent scénarios fictionnels soigneusement élaborés et visuels évocateurs d’environnements surnaturels. Des narrateurs hors-champ abordent, non sans esprit ni un certain sens de l’absurde, la fluidité des faits à travers des biographies faisant résonner les notions de traduction, de névrose et de vraisemblance.

Rappelant l’imagerie numérique, ses visuels aqueux sont entièrement analogiques, tournés en temps réel dans des décors en maquette. Objets squelettiques, architectures et formes vivantes se voient conférer une « peau » une fois trempés dans la peinture et plongés sous l’eau. Les matériaux se trouvent animés par cette confrontation imprévisible de l’huile et de l’eau et deviennent matière dégoulinante, suintante et ondulante, oscillant entre figuration et abstraction. Ces enregistrements de procédés sculpturaux et chimiques lo-fi subvertissent la dimension de vérité qu’implique le fait de filmer la réalité.

Ses vidéos intègrent des bandes sonores composées par Daniel Pemberton, célèbre pour la création d’un hybride ingénieux de médiums musicaux – de l’électronique à l’orchestre – dans tout son travail cinématographique et télévisuel. En montant scénario, musique et visuels ensemble et en présentant les travaux finis en boucle, Olde Wolbers crée une structure temporelle circulaire, qui occupe un espace cinématographique singulier et nouveau.

Saskia Olde Wolbers est représentée par Maureen Paley à Londres et par Stigter van Doesburg à Amsterdam. Elle est maitre de conférence au Goldsmiths, University of London.