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Vincent van Gogh : Sols fertiles

cinq peintures de Paris, Arles et Saint-Rémy-de-Provence

sam. 3 juin – 22 oct. 2023

Cinq œuvres de l’artiste, réunies sous le titre « Sols fertiles », soulignent l’apport vivace du maître néerlandais à l’histoire de l’abstraction gestuelle et matérielle.
(pour une courte présentation des tableaux, voir plus bas)

 

Vincent van Gogh, Ravin avec un petit ruisseau,
Saint-Rémy-de-Provence, 1889
Huile sur toile, 32 × 41 cm
Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation), Amsterdam

Vincent van Gogh, Les épis verts, Arles, juin 1888
Huile sur toile, 54 × 65 cm
The Israel Museum Donation Fondation Hanadiv, Jérusalem

Vincent van Gogh, Paysage enneigé, Arles, février 1888
Huile sur toile, 38,2 × 46,2 cm
Solomon R. Guggenheim Museum, New York
Collection Thannhauser, don de Hilde Thannhauser, 1984

Vincent van Gogh, Arbres, Paris, juillet 1887
Huile sur toile, 46 × 38 cm
Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation), Amsterdam

Vincent van Gogh, Sous-bois, Paris, juillet 1887
Huile sur toile, 46 × 38 cm
Van Gogh Museum (Vincent van Gogh Foundation), Amsterdam

Présentation des tableaux

Considéré comme un peintre postimpressionniste, Vincent van Gogh est aussi un précurseur du fauvisme et de l’expressionnisme – figuratif autant qu’abstrait. Trois de ses œuvres ouvrent l’exposition ; elles datent respectivement de sa période parisienne (Sous-bois, 1887) et de sa période provençale (Paysage enneigé, 1888, et Ravin avec un petit ruisseau, 1889).

Van Gogh peignait dans la nature pour créer des tableaux en harmonie avec elle, en s’efforçant de créer un lien fort et immédiat, par le geste de son pinceau, entre action et expression.

Dès 1887, alors que l’artiste réside encore à Paris, il porte son regard sur l’abstraction végétale. Peint en été, le morceau de verdure de Sous-bois inverse la composition habituelle : le sol occupe désormais la place du ciel, c’est-à-dire plus des trois quarts de la surface de la toile. Cette audace, influencée par les estampes japonaises, révèle la liberté d’un geste au contact même de la nature.

Paysage enneigé figure parmi les premières « études » provençales de l’artiste. Réalisée à Arles à la fin du mois de février 1888, l’œuvre représente de la neige composée à traits blancs épais qui cohabitent avec les autres éléments du paysage (terre, chemin, herbes). Autonomes, rigoureux, ces coups de pinceau ne suivent pourtant « aucun système ». Van Gogh dit « tape[r] sur la toile à coups irréguliers [qu’il] laisse tels quels », avec « des empâtements, des endroits de toile pas couverts […], des reprises, des brutalités » (lettre 596).

Au sujet de Ravin avec un petit ruisseau, peint en 1889 lors de son séjour à l’hôpital Saint-Paul-de-Mausole à Saint-Rémy-de-Provence, Van Gogh avoue l’aspect « mélancolique » du motif de son tableau tout en révélant qu’il est « amusant de travailler dans des sites bien sauvages où il faut enterrer le chevalet dans les pierres pour que le vent ne vous fiche pas tout par terre » (lettre 809).

Convaincu que la couleur est la clé de la modernité, Vincent van Gogh quitte Paris pour la Provence début 1888, en quête d’une lumière brillante et de tonalités éclatantes.

La toile Les Épis verts est réalisée à Arles à l’été 1888. Van Gogh peint la campagne de la Crau et de la Camargue balayée par le souffle du mistral. Il dirige son regard vers le sol, dans une proximité vibrante avec la terre, observant des épis de blé dans un champ de coquelicots. C’est comme s’il nous invitait à nous placer au cœur de l’activité organique, à ne plus faire qu’un avec un brin d’herbe qui ondule dans le vent.

Exécuté un an plus tôt à Paris, Arbres donne à voir un portrait d’arbres dont la composition – inspirée des lignes de force des estampes japonaises – est coupée au premier plan par une branche oblique. Van Gogh a déjà assimilé différentes influences, notamment impressionnistes et japonaises. L’arrivée sur le marché, vers 1850, du tube de peinture en étain avec bouchon à vis a facilité le renouveau de la peinture en plein air, où le geste se déploie au gré des éléments.

Galerie d’images

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