À propos de sentiments, de rires et de rues
Autour de l’œuvre de Nicole Eisenman
21 h 30 – 00 h
Une plongée dans la production cinématographique expérimentale new-yorkaise féministe, lesbienne et queer des années 1980-1990, avec des films de :
Glenn Belverio / Sadie Benning / Dana DeGiulio / Hannah Quinlan & Rosie Hastings
Anna Mantzaris / Ridykeulous / Tom Rubnitz et Ann Magnuson
La soirée « À propos de sentiments, de rires et de rues » propose une immersion dans la prolifique scène expérimentale féministe, lesbienne et queer du New York des années 1980-1990. Radicale, chargée d’un humour grinçant ou d’une ironie critique, cette culture underground, ses recherches formelles et ses thématiques imprègnent notamment le travail de Nicole Eisenman, actuellement présenté à la Fondation Vincent van Gogh Arles.
Cet évènement mettra entre autres à l’honneur les films du collectif Ridykeulous, fondé par Eisenman et A.L Steiner en 2005, ainsi que les productions du journaliste et artiste américain Glenn Belverio, telle The Lesbian Museum (1992) ; ce sera également l’occasion de découvrir la pratique d’artistes plus jeunes, issu·es notamment de l’animation.
L’homosexualité, l’identité ou le désir sont quelques-unes des questions qui traversent ces films intimes, satiriques ou politiques qui seront projetés en plein air dans la cour de la Fondation.
Programme :
Ridykeulous (Nicole Eisenman + A.L. Steiner), Times Square S.C.U.M. MANifesto (2011)
7 min (anglais sous-titré)
Ridykeulous est une initiative curatoriale portée par les artistes Nicole Eisenman (*1965, Verdun) et A.L Steiner (*1967, Miami) et créée en 2005. Ridykeulous réalise des expositions et des évènements autour des questions féministes et queer tout en développant des stratégies humoristiques pour critiquer le monde de l’art et la culture de masse.
Hannah Quinlan & Rosie Hastings, Everything Is Folly In This World That Does Not Give Us Pleasure (2021)
2 min 26
Hannah Quinlan (*1991) & Rosie Hastings (*1991) forment un duo basé à Londres. À travers le dessin, le film, l’installation, la performance et la fresque, leur pratique examine les comportements, l’histoire, la politique et les artefacts de la culture LGBTQIA+ dans le contexte occidental. Quinlan et Hastings s’attachent à dénoncer le nationalisme, la masculinité et le principe de « whiteness » au sein de la communauté LGBTQIA+, ainsi que les effets sur cette dernière de la violence exercée par l’État, via notamment le maintien de l’ordre, l’embourgeoisement et l’austérité.
Glenn Belverio, The Lesbian Museum, 1992
29 min (anglais non sous-titré)
Réalisateur de films indépendants vivant et travaillant à New York, Glenn Belverio (*1975, New York) commence à produire et co-animer sur une chaîne privée américaine en 1990 la série populaire The Brenda and Glennda Show, de laquelle est tiré l’épisode The Lesbian Museum. Cette émission consistait à populariser l’art des drag-queens tout en s’intéressant aux questions politiques et de genre qui animaient la société américaine de l’époque. Dans The Lesbian Museum, Brenda et Glennda interviewent des artistes lors du vernissage de l’exposition controversée de Christine Martin, « The Lesbian Museum : 10 000 années d’envie du pénis » au Franklin Furnace. Pour l’exposition, chaque artiste participant·e (y compris Brenda et Glennda) a reçu un godemiché et a été invité·e à le transformer en œuvre d’art.
Dana DeGiulio, Dr Zoom – Episode 1-12, 2020
8 min 41 s (anglais non sous-titré)
La peinture de l’artiste Dana DeGiulio (*1978, Chicago) pose la question de l’action et de la matérialité de l’image. Son travail – que ce soit en vidéo, dessin, installation ou écriture – ainsi que sa pratique de l’enseignement portent sur les bordures, le toucher et l’attention. Professeure itinérante d’arts visuels depuis quatorze ans, Dana DeGiulio enseigne actuellement à l’université de New York, à celle de Columbia ainsi qu’à la School of the Art Institute de Chicago. Elle travaille chez elle, à Brooklyn, près de sa fenêtre.
Hannah Quinlan & Rosie Hastings, Gaby, 2018
7 min 55
La première partie de ce film comprend un montage de différents clips vidéo dans lesquels des policiers en service dansent lors de marches des fiertés sur Y.M.C.A., l’emblématique chanson de Village People datant de 1978. Au cours de la dernière décennie, des séquences similaires ont fait la une des médias, déclenchant une réaction positive unanime. Souvent rejoints par des manifestants, les officiers sont généralement filmés avec des téléphones portables, et leur apparente amabilité contraste fortement avec la montée alarmante de la brutalité policière aujourd’hui. Le film se poursuit par une animation autour d’un numéro de 1977 du magazine gay Christopher Street, qui vante la propension des communautés gays, principalement blanches et masculines, à rajeunir les quartiers délaissés et à « sauver » Manhattan des « taudis » – dans ce qui peut être compris comme les premiers témoignages d’une histoire queer de la gentrification à New York.
Sadie Benning, If Every Girl Had a Diary, 1990
8 min
Sadie Benning (*1973, Madison) est un·e réalisateur·rice et artiste autodidacte d’orignie américaine. Reconnu·e pour ses films intimes abordant les questions de l’homosexualité, de l’identité et du désir, iel connaît un certain succès sur la scène artistique américaine des années 1990. Sadie Benning demeure aujourd’hui l’un·e des plus fameux·ses représentant·es de la culture underground new-yorkaise de cette époque.
Tom Rubnitz et Ann Magnuson, Made for TV, 1984
15 min (anglais non sous-titré)
Thomas Rubnitz (1956, Chicago – 1992, New York) est un artiste particulièrement connu pour les vidéos qu’il a réalisées dans les années 1980-1990. Originaire de Chicago, il passe la majeure partie de sa vie dans l’East Village de New York, haut lieu de la culture gay et queer américaine. Cette figure emblématique de la scène underground new-yorkaise de l’époque laisse derrière elle une œuvre essentielle, politique, joyeuse et insolente. Tom Rubnitz meurt des suites du sida en 1992.
Anna Mantzaris, ENOUGH, 2017
2 min 22 s
Réalisatrice et cinéaste d’animation d’origine suédoise, Anna Mantzaris (*1986, Stockholm) est titulaire d’une maîtrise en animation du Royal College of Art de Londres. Ses films ont remporté plus de 80 prix internationaux, dont le Prix européen de l’animation, le prix Vimeo du meilleur film de l’année, le prix Walt Disney et le prix du public au Festival international d’animation d’Ottawa. Elle enseigne occasionnellement et a notamment été conférencière au Royal College of Art à Londres, à l’université des arts à Stockholm et à la National Film & Television School en Angleterre.