Festival du Dessin — Arles
« Dessin à la marge » avec Victor Hugo, Aloïse, Marcel Bascoulard, Pierre Tal Coat & Jean Raine
Créé à Arles à l’initiative de Vera Michalski (Présidente du groupe éditorial Libella, fondatrice de la Fondation Jan Michalski) et de Frédéric Pajak (écrivain, dessinateur, directeur de la maison d’édition Les Cahiers dessinés), le Festival du Dessin a pour ambition de dévoiler toutes les facettes de cet art en confrontant le dessin d’art, le dessin d’humour et de presse, le dessin d’art brut et les dessins parallèles, à savoir ceux de sculpteurs, d’architectes, d’écrivains, de poètes, de cinéastes ou encore de grandes figures de la mode.
Du 22 avril au 14 mai 2023, près de 40 artistes et 1000 œuvres seront exposées dans différents lieux arlésiens (Palais de l’Archevêché, musée Réattu, Espace Van Gogh (ancien Hôtel-Dieu), Fondation Van Gogh Arles, LUMA Arles (Les Forges), Croisière – Actes Sud, Museon Arlaten, enclos Saint-Césaire).
La Fondation Vincent van Gogh Arles dédie ses espaces d’exposition à cette première édition du festival en accueillant l’exposition « Dessin à la marge » avec le travail des artistes Victor Hugo, Aloïse, Marcel Bascoulard, Pierre Tal Coat et Jean Raine.
À cette occasion sera également exposée la toile Arbres, peinte par Vincent van Gogh en juillet 1887 lors de son séjour parisien et prêtée par le Van Gogh Museum d’Amsterdam à la Fondation.
Présentation du Festival du Dessin — Arles
Créé à Arles à l’initiative de Vera Michalski (Présidente du groupe éditorial Libella, fondatrice de la Fondation Jan Michalski) et de Frédéric Pajak (écrivain, dessinateur, directeur de la maison d’édition Les Cahiers dessinés), le Festival du Dessin a pour ambition de dévoiler toutes les facettes de cet art resté longtemps méconnu en confrontant le dessin d’art, le dessin d’humour et de presse, le dessin d’art brut et les dessins parallèles, à savoir ceux de sculpteurs, d’architectes, d’écrivains, de poètes, de cinéastes ou encore de grandes figures de la mode.
Pour plus d’information : https://festivaldudessin.fr/
L’ambition du projet
Le dessin est le premier art de l’enfance ; il est aussi le premier art connu de nos ancêtres préhistoriques. Longtemps déconsidéré au profit de la peinture et mis à l’écart, il revient en force depuis quelques années dans l’apprentissage des beaux-arts, dans les galeries et les musées.
Vera Michalski, présidente du groupe éditorial Libella, et Frédéric Pajak, dessinateur, écrivain et directeur des éditions Les Cahiers dessinés, ont pris l’initiative d’offrir à cet art une pleine dimension en lui dédiant un festival annuel, à la fois populaire et exigeant, intitulé « Le Festival du Dessin ».
Quel meilleur endroit pour accueillir pareil événement que la ville d’Arles, célèbre pour la beauté de ses monuments historiques, Van Gogh et les Rencontres de la Photographie ? Dès l’année 2023, du samedi 22 avril au dimanche 14 mai, Arles ouvrira au Festival du Dessin ses plus belles portes – musées, églises, cloîtres, hôtels particuliers, fondations et centres culturels. Théâtres, librairies et cinémas seront également partie prenante, ainsi que les organismes scolaires, pour mettre en lumière plus de 1.000 oeuvres et une quarantaine d’artistes, la plupart consacrés, d’autres oubliés, d’autres encore méconnus. Se confronteront ainsi le dessin d’art, le dessin d’humour, le dessin de presse, le dessin d’art brut et les dessins parallèles, à savoir ceux d’écrivains, de cinéastes ou encore de grandes figures de la mode.
Étendu sur trois semaines et quatre week-ends, le Festival du Dessin se propose d’organiser, en accompagnement des expositions, des débats, des rencontres et des signatures avec les dessinateurs d’aujourd’hui, des projections de films, des concerts et bien d’autres événements festifs.
Victor Hugo
(1802, Besançon – 1885, Paris)
Le père de Victor Hugo étant un général du premier Empire, la rumeur des guerres napoléoniennes emplit son enfance. Il se consacre d’abord au théâtre, dont il bouleverse les règles, puis à la poésie et au roman. En 1848, il entre en politique et se fait élire député républicain. Opposant à Napoléon III, qu’il appelle « Napoléon le petit », il passe près de vingt ans en exil, à Jersey, puis à Guernesey.
Ce géant du XIXe siècle a laissé une œuvre immense et protéiforme, dans laquelle le dessin occupe une place importante. Il a réalisé, en effet, près de 4 000 dessins, exclusivement réservés à un usage privé. Caricatures, dessins satiriques, mais aussi vues de monuments, paysages et souvenirs de voyages : Victor Hugo a exploré de nombreux thèmes et a eu recours à différentes techniques – mine de plomb, encre, lavis, fusain, mais aussi pochoirs, papiers découpés et empreintes de dentelle.
Rarement montrés du vivant de l’artiste, ces dessins tiennent une place aujourd’hui de plus en plus visible, à travers des expositions en France, notamment à la Maison de Victor Hugo à Paris, mais aussi à l’étranger.
Aloïse Corbaz, dite Aloïse
(1886-1964, Lausanne)
Issue d’une famille nombreuse et modeste, Aloïse Corbaz a treize ans lorsque sa mère décède. À la fin de sa scolarité et après une année de pensionnat, elle reste un temps sans occupation stable. La jeune femme rêve de devenir cantatrice et, déjà à cette époque, rédige des écrits de propagande religieuse.
Afin de mettre un terme à une relation amoureuse qu’elle désapprouve, sa sœur aînée ordonne le départ d’Aloïse pour l’Allemagne. Aloïse y occupe divers postes de gouvernante, notamment à Potsdam, à la cour de Guillaume II. Elle s’éprend de l’empereur et vit une passion amoureuse imaginaire, jusqu’à ce que la déclaration de guerre l’oblige à quitter précipitamment le pays. De retour en Suisse, elle manifeste des sentiments religieux et pacifistes avec tant d’exaltation qu’elle est admise en 1918 à l’asile de Cery-sur-Lausanne, puis à l’asile de la Rosière, à Gimel-sur-Morges, où elle résidera jusqu’à la fin de sa vie.
Aloïse commence à écrire et à dessiner peu après son entrée à l’hôpital. Jusqu’en 1936, elle travaille en cachette, utilisant de la mine de plomb et de l’encre. Au besoin, elle se sert aussi de suc de pétales, de feuilles écrasées et de pâte dentifrice. Son support d’expression est constitué de papier d’emballage, dont plusieurs morceaux sont parfois cousus entre eux avec du fil afin d’obtenir de grands formats, ou d’enveloppes, de morceaux de carton et de revers de calendrier. Elle fait également un usage intensif de cahiers à dessin, qui représentent un ensemble spécifique au sein de son œuvre. Elle y développe son univers fantasmé, privilégiant souvent le sens vertical du support.
Aloïse est l’auteure d’une cosmogonie personnelle peuplée de personnages princiers, de figures politiques, comme Napoléon Bonaparte, et d’héroïnes historiques au regard bleu, comme Marie-Antoinette ou la reine Élisabeth. Aujourd’hui, elle est l’une des plus grandes représentantes de l’Art Brut et son œuvre est reconnue dans le monde entier.
Marcel Bascoulard
(1913-1978, le Cher)
Adolescent, Marcel Bascoulard assiste au meurtre de son père par sa mère. Très vite, il devient clochard, déambulant dans les rues de Bourges. Autodidacte au talent miraculeux, admiré et réprouvé, asocial et excentrique, il n’hésite pas à s’habiller en femme, avec des robes qu’il confectionne parfois lui-même et dans lesquelles il se fait photographier.
Quarante ans durant, il a dessiné les rues de Bourges, les représentant dépeuplées et chargée d’une intense poésie. Certains de ses motifs font songer aux grands maîtres de la gravure, par leur sens extrême du détail et la profondeur de leur espace. Il a également beaucoup dessiné la cathédrale de Bourges, et chacune des vues qu’il en a faites témoigne d’une virtuosité exceptionnelle et d’une minutie digne des cartes géographiques. Le 12 janvier 1978, il est assassiné dans le terrain vague qui lui sert de domicile. Longtemps méconnu, son travail commence enfin à bénéficier de la reconnaissance qu’il mérite, notamment à travers un film documentaire paru récemment et plusieurs expositions.
Pierre Tal Coat
(de son vrai nom Pierre Jacob, 1905, Clohars-Carnoët – 1985, Saint-Pierre-de-Bailleul)
Peintre et dessinateur, il se lie au début des années 1930 avec Francis Gruber, Gertrude Stein, Francis Picabia, Alberto Giacometti, Tristan Tzara. En 1946, sa rencontre avec le philosophe Henri Maldiney et le poète André Du Bouchet marque un tournant décisif dans son art, qu’il consacre dès lors à l’expression d’états intérieurs et de sensations. Il meurt en 1985 à Saint Pierre-de Bailleul, en Normandie.
Jean Raine
(de son vrai nom Jean Geenen ; 1927, Schaerbeek, Belgique – 1986, Rochetailée-sur-Saône)
Installé à Paris en 1945, Jean Raine y rencontre Pierre Alechinsky. Celui-ci l’introduit auprès du groupe CoBrA, auquel il participe en tant que poète et cinéaste. Attiré par le surréalisme, Jean Raine fréquente René Magritte à Bruxelles et André Breton à Paris. Il commence à peindre en 1957 et, très vite, expose dans de prestigieuses galeries. De 1966 à 1968, il séjourne à San Francisco, où il découvre la peinture acrylique et l’Action Painting, puis s’établit définitivement à Lyon. Sa peinture gestuelle, complexe et troublante, profondément lyrique, constitue un carrefour étonnant entre expressionnisme et psychédélisme hallucinatoire.