Bertrand Lavier
L'affaire tournesols
À propos de cette exposition, Bertrand Lavier confesse en souriant montrer « tout l’œuvre peint », une affirmation sans doute assez proche de la vérité car des exemples du thème « peinture » propre à tous ses « chantiers » — ainsi qu’il les nomme — sont ici présentés, via différents médiums : film, sculpture, tableau et miroir peint.
L’exposition ayant lieu dans d’anciens appartements du XIXe siècle, Bertrand Lavier a conçu sa mise-en-scène avec une ouverture en contraste, qui met en regard l’un de ses pianos repeint avec sa touche — le symbole même de la culture bourgeoise occidentale — et l’un de ses tableaux Ndebele, qui se réfère à la peinture murale géométrique du peuple sud-africain du même nom.
À travers Lavier, des peintures qui, jusque-là, n’existaient que sur des planches de bandes dessinées, sont devenues des œuvres d’art réelles : les Walt Disney Productions . Ainsi, ce que Mickey et Minnie ont contemplé dans un musée d’art moderne est maintenant montré par Lavier dans cette exposition.
Au-delà d’un hasard, il fallait bien qu’un jour un original de Van Gogh soit exposé à côté d’un Lavier. Nous y sommes. L’Autoportrait à la pipe et au chapeau de paille, de 1887, fait face au « Miroir à la touche Van Gogh » de Lavier. Oui, ce tableau de Van Gogh, réalisé par le peintre en se contemplant dans un miroir, se reflète maintenant dans un miroir peint par Lavier.
Le titre « L’affaire tournesols » apparaît comme un double clin d’œil, à Van Gogh bien sûr, mais aussi à Tintin et à son compagnon professeur, personnage éponyme de l’exposition.
Bice Curiger, commissaire de l’exposition